Malheurs simples
Au lieu de chercher ce qui rend heureux, cherchons ce qui rend malheureux et faisons l’inverse.
L’élimination systématique des sources de malheur est un excellent antidépresseur.
Au lieu de chercher ce qui rend heureux, cherchons ce qui rend malheureux et faisons l’inverse.
L’élimination systématique des sources de malheur est un excellent antidépresseur.
Un Homme découvre une pépite d’or dans le ruisseau au fond de son jardin.
Il connaît la valeur du précieux métal.
Il pourrait changer sa condition.
Pris de paresse il renonce à l’exploiter.
Quelques semaines plus tard, son voisin frappe à la porte. Lui aussi a découvert de l’or dans le ruisseau. Il demande à l’Homme d’orpailler dans son segment du ruisseau.
Ce dernier accepte sans plus de réflexion.
Peut-être fulminez-vous ?
Quel homme idiot ! Ne pourrait-il pas se prendre en main ?!
Gardons-nous d’un jugement hâtif.
Quel est l’or du XXIe siècle ?
Les données.
Qu’en faisons-nous ?
Nous nous disons que cela n’a rien à voir avec l’or physique !
Soyons raisonnables. La donnée, ce n’est pas que votre « nom » et « adresse email » ou les fameux « cookies » que nous donnons à chaque site que nous visitons… C’est toute l’information disponible.
Que faisons-nous de cette information ?
Nous la gobons jusqu’à la crise de foie.
Et après ? Nous la chions.
Qu’en reste-t-il ? Un peu de graisse entravant l’agilité intellectuelle.
Il est temps de traiter l’information à sa juste valeur.
Comme l’orpailleur, tamisons.
Distinguons les pépites du limon.
Quand l’une d’elles scintille, ne la laissons pas s’échapper.
Conservons-la avec amour.
Lions-la avec d’autres pour former lingot.
Fondons et ciselons avec intelligence.
Rendons la aussi utile que nous l’espérons.
Quand la confiance ne suffit pas, il faut prouver.
Quand la preuve est établie, il n’est plus besoin de « croire », il suffit de constater.
C’est notre fonctionnement en affaire, en amour, en société.
Nous en demandons beaucoup aux autres.
Curieusement, bien moins de nous-mêmes.
Nous sommes allergiques à nous demander des preuves.
Nous aimerions :
Nous sommes convaincus que « nous le valons bien ».
Est-ce exact ?
Si vous étiez votre patron, accepteriez-vous les bribes de preuves qui suffisent à vous convaincre de vos immenses qualités ?
Vous en voudriez plus.
C’est naturel. Personne ne pourrait vous faire confiance avec le peu de preuves que vous présentez.
Au fond de vous, votre inconscient veille. Il ne se laisse jamais duper trop longtemps. L’effet des phrases répétées dans le miroir s’évanouit dès qu’elles sont confrontées au réel.
Adoptons la philosophie inverse.
Demandons beaucoup de preuves de nous-mêmes.
Constituons-les avec soin.
Il n’y a pas meilleur vecteur de confiance qu’un projet réussi.
Elle est traditionnellement le synonyme de l’âge adulte.
Comme si cette mesure arbitraire permettait d’apprécier le niveau de développement d’un Homme.
Ce serait le réduire a son corps, ultimement développé aux alentours de 25 ans.
Observons notre quotidien, à la machine à café, à la télé, à l’assemblée.
Avez-vous l’impression de constater le stade ultime du développement humain ?
Quelle dystopie.
Mais alors, qu’est-ce qu’un Homme mature ?
Est-il :
Rien de celà n’est suffisant, ni même nécessaire.
La définition est plus simple.
L’Homme mature est celui qui ne manque pas une occasion d’apprendre.
Avez-vous déjà senti votre colère déclenchée par un mot ?
Ce mot est-il la cause de votre colère ?
Voici les briques du mur des perceptions qui nous sépare de la vérité. Certains de ses éléments sont inaltérable. D’autres sont à notre main.
Quel est le point commun entre le policier pénétrant le Bataclan et le terroriste ?
Chacun se sent animé par le bien.
La raison permet de choisir de quoi on se convainc, et donc ce qu’on perçoit.
Sculptons nos perceptions avec zèle.
Donnons une base saine à nos réflexions.
Faut-il analyser l’arbre en observant ses feuilles ou ses racines ?
L’une est le symptôme, l’autre la cause.
Sans dévaloriser le symptôme, la recherche de la cause permet sa compréhension.
De la même façon que certains végétaux, les comportements des hommes ont une « racine pivot ».
La plus robuste, elle est le fondement de ses comportements.
Tous lui sont soumis.
Recherche de plaisir et fuite de la douleur, tel est notre marionnettiste.
Quel liberté nous reste-t-il ?
La perception.
Soignons la, ne laissons rien l’obscurcir.
Nous souffrons de notre sédentarité intellectuelle.
Nous nous plaignons de ne pas retenir ce que nous lisons, entendons, découvrons. Nous avons l’impression de parcourir le même chemin 100 fois. Nous sommes tel le randonneurs, qui, après une longue journée de marche, retourne chez lui, au point de départ. Ainsi, chaque nouvelle quête commence du même endroit.
Le progrès supposerait d’être nomade, de reprendre le chemin chaque jour où nous l’avions laissé la veille.
Mais comment diable être nomade ?
La première solution consisterait à développer une mémoire surnaturelle. À chaque nouvelle page, à chaque nouveau livre, nous pourrions bénéficier de toute la compréhension précédemment acquise.
C’était mon idéal de jeunesse qui est resté vain.
La désillusion m’a laissé un goût amère.
Je me sentais comme boiteux. Humilié par mon inaptitude à la progression intellectuelle. Allais-je devoir cheminer sur un seul pied, l’autre trainant en arrière, ou bien accepter ma sédentarité ?
Piqué par la curiosité, je ne pouvais me résigner.
Que fait l’homme qui boîte ?
Il coupe une branche pour en faire une canne.
Et si sa branche casse ?
Il en cherche une autre plus solide.
Quel genre de canne peut nous aider sur un chemin intellectuel ?
Voilà qui demande une exigence et un travail constant.
C’est le prix du nomadisme.
En espérant ne pas tourner en rond.
Dans la république de Platon, les enfants sont séparés de leurs parents à la naissance. Puisque nul enfant ne connaît ses parents, chacun se doit d’appeler « père » ou « mère » toutes les personnes qui pourrait être en âge d’être leur père ou leur mère. De la même façon, chacun doit appeler « frère » ou « sœur » toutes les personnes qui pourrait être en âge d’être leur frère ou leur sœur.
Suivons cette expérience de pensée.
Imaginez votre regard sur le monde si chaque personne que vous croisiez pouvait être votre frère, votre sœur, votre père ou votre mère.
Votre jugement serait-il aussi sévère ?
Les incivilités seraient-elles aussi fréquentes ?
N’est ce pas là, pourtant, le sens profond de la fraternité de notre devise républicaine ?
Il a suffit d’un mot pour qu’ils ne s’entendent plus.
Un mot prononcé sans arrière pensée, pourtant reçu comme une attaque personnelle.
L’égo blessé envoie ses soldats, colère et peur.
Alors que ces derniers ferment les écoutilles, la communication est compromise.
Plus aucun son ne pourra être émis sans être assimilé à un signe d’hostilité.
La raison est bâillonnée.
Ce n’est qu’une fois l’esprit refroidi qu’elle reprendra ses droits.
Sans totalement convaincre l’égo, elle parviendra au mieux à faire poindre une once de culpabilité, sans tout à fait nous faire changer d’avis. Au pire le bâillon de la colère subsistera, « De toute façon, ce n’est qu’un con ».
Comment faire triompher ma raison ?
Peut être intégrer que l’autre s’adresse avant tout à lui-même.
Ego centré que je suis, cela n’a jamais fonctionné. Je me suis toujours bien trop senti concerné.
Et à quoi bon « post-rationnaliser » ? Je ne veux pas réparer mes relations cassées. L’enjeu est de ne pas céder.
Maintenant visualisez un rocher.
Campé a quelques encablures de la côte bretonne, il fend l’écume des vagues le percutant. En est-il affecté ? Est-il en colère ? A-t-il peur ?
Ce roi des flots ne saurait se laisser ébranler. Ses fondations solides ont résisté aux épreuves.
Chercher cette stabilité et la renforcer, là commence le véritable travail.